Du 13 avril au 20 mai 2024, le MuCAT a accueilli l’exposition photographique intitulée « Abidjan, ça dort pas la nuit ». Cette exposition, produite par le Masa en partenariat avec le Pan African Music (PAM) et réalisée par le photographe Camille Millerand, a offert une vue immersive sur la vie nocturne d’Abidjan à travers 12 portraits de 200*200 cm. Ces portraits, représentant des scènes de la vie nocturne à Abidjan, ont été placés de manière à attirer l’attention des passants et des clients du marché Siaka Koné. La taille imposante et l’emplacement stratégique des portraits ont créé une expérience visuelle percutante, invitant les passants à s’intéresser davantage à l’exposition.

« La nuit c’est la nuit, tous les chats sont gris » chantait il y a vingt ans le groupe de zouglou Espoir 2000. La Côte d’Ivoire était en crise, coupée en deux, mais les ambianceurs résistaient aux couvre-feux, aux tensions, et compensaient par la fête les méfaits de la tempête politique qui avait fait tomber le pays. Les maquis et les boîtes de nuit seront au cœur de cette résilience, au point de voir la nuit accoucher de nouvelles tendances.

Le coupé-décalé d’abord, avec ses Dj’s, ses danseurs, ses jetés d’argent et le flow incandescent de ses atalakus, la résurrection en live du zouglou, et enfin le rap ivoire et son dernier avatar, le turbulent maïmouna, sont toujours la bande son d’une ville qui ne dort pas, dont les boîtes et maquis demeurent les coeurs battants. C’est dans leur creuset bouillonnant que la culture populaire d’Abidjan – et par extension de tout un pays, continue de se forger.

La nightlife abidjanaise distribue sans compter l’enjaillement, et prodigue la bonne fortune, non seulement aux artistes, mais aussi aux restaurateurs de rue, vendeurs de mouchoirs ou de cigarettes, gardiens de parkings et marchands à la sauvette. Qui a dit que la musique et l’ambiance n'étaient pas vecteurs de développement économique ? Le monde appartient aussi à ceux qui se couchent tard